"A 23 ans, Saez est déjà hanté par des choses bizarres. "Je ne sais pas, j'ai peur de la mort. Je suis hypocondriaque", murmure-t-il en baissant les yeux. Frank et Antoine le regardent interloqués. Le mégalo, plein de certitudes fragiles, trahit pour une fois son vertige intérieur. Il rêve de laisser une trace mais n'en est pas sûr tant son univers semble construit sur des ruines, un soleil aveuglant, un déni de vie et surtout un gigantesque ossuaire."
"Mégalo, paranoïaque, susceptible, égocentrique : cela fait un artiste, croyez-moi. Et une réputation déjà bien assise de mauvaise tête si enflée qu'elle relègue son entourage dans une jolie discrétion."
"On joue sur les décalages, les décrochages et l'impureté. On y ressent ce zeste de folie et d'exubérance (
voire même de provocation), de sensibilité à fleur de ton. Mais avec Saez, on y gagne en désespérance (on est loin du petit train qui s'en va dans la campagne !). Cet album exprime une errance, un non-contrôle, un dernier sursaut d'indignation avant le noir et le silence. Une voix qui vit le passage, qui s'exprime une première (dernière ?!) fois de n'avoir pas su/pu parler et se meurt à l'intérieur de chaque mot prononcé. C'est une révolte toute entière, ce sont les textes et ce son de voix qui nous le disent."
"Péché de naïveté..."
"Damien Saez est un écorché vif à l'humeur changeante. "
"Ce premier album ressemble à une mise à nu : sans aucune coquetterie, Saez y dévoile ses états d'âme. Par l'intermédiaire d'un rock à fleur de peau parfois naïf mais souvent touchant, il nous donne sa propre vision du monde, pessimiste, dure à encaisser."
"En fait Saez est simplement, par nature, un sudiste: le cur ouvert et le sang chaud. Ecorché et sincère, un beau soleil en ligne de mire."
"On pense à Miossec, un peu la même famille, mais la voix de Damien s'envole, à la fois, claire, douce et forte, elle chante le fond de l'être, pur et sans détour. Un délice."
"Le chanteur avoue avoir conçu son album comme on va chez le "psychanalyste " pour régler ses comptes avec soi . Une manière de survivre. Maintenant, il rêve de trouver " des mots plus puissants " pour poursuivre sa vie en musique. Saez est un Rimbaud qui aurait découvert le rock. Il faut aller le voir sur scène. La noirceur de son univers prend alors tout sens."
"Arrogant, sûr de lui et d'un seul coup fragile et incertain, voilà Damien Saez."
"Il a du charme, un réel charisme et un talent rare. Dans ses chansons, belles et désespérées, il décrit les aspirations, les révoltes, un certain sentiment de "no future" où se reconnaissent les adolescents de sa génération. Il parvient à faire partager ses émotions comme peu d'artistes, avec ses mots, très inspirés, sur des rythmes à l'anglo-saxonne, lui qui se réclame plutôt des Doors, de U2 , de Radiohead que des chanteurs francophones, sauf Brel et Brassens."
"Saez, c'est une étoile en orbite."
"Un mélange subtil, une voix de velours, des mélodies mélancoliques ou parfois plus rocks..."
"Il a une vision lucide et juste de notre monde."
"Se taire ou se révolter ? Il a choisi, et le fait à sa manière, sombre, réclamant la mort tout en ne souhaitant pas crever."
"Le Saez des textes semble bien plus désespéré que celui des concerts, déchaîné et qui exige un public également surchauffé. "
"C'est un clochard céleste".
" Saez envisage avec des textes poignants et percutants la force du rock comme un vecteur expressionniste, nourrisseur de rêve. "
Source :
Saez-Blesse